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19/02/2008

La maison

 

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Nous avons fini par louer une maison à un prix très raisonable dans le quartier de Reino de Quito. La maison est très (trop) grande pour nous, mais nous avons compris qu´il fallait prendre une décision rapidement, pour ne pas laisser trop le temps de réfléchir aux propriétaires. C´est un quartier tranquille et perché, balayé par le vent du nord qui le rend sensiblement plus froid que Quito. Nous avons une belle vue sur les montagnes malgré les barreaux aux fenêtres qui sont de rigueur dans toute la ville. Il y a beaucoup de maisons vides dans le quartier, car beaucoup de gens construisent des maisons pour les louer. Mais les maisons se construisent petit à petit, et sans crédit bancaire, ce qui fait que personne ne tient l´obligation de louer ensuite sa maison. Si elle se loue tant mieux, sinon tant pis. 

Vers cinq ou six heures de l´après- midi, les grenouilles que j´appelle les grenouilles balafon à cause de leur cri semblable aux notes les plus aigües de l´instrument, annoncent la nuit. En face de chez nous, vit sur le toit en terrasse de la maison voisine, un gros coq blanc qui passe ses journées à se percher sur le mur, toujours au même endroit. En arrivant, j´ai trouvé un petit air d´Austalie à ces montagnes, sans savoir pourquoi. C´est une feuille d´eucalyptus tombée par terre qui m´a donné la réponse. L´eucalyptus a malencontreusement été introduit en Equateur afin de pouvoir reboiser rapidement les forêts, au point de faire périr un très grand nombre d´espèces locales, désormais quasi inexistantes dans la périphérie de Quito, et ailleurs je ne sais pas. Heureusement l´eucalyptus n´a pas envahi la fôret amazonienne, qui a par ailleurs beucoup d´autres envahisseurs.

Anita la dentiste

411501520.jpgLes quinze premiers jours, nous avons été hébergés chez Anita, une amie de José qui vit avec ses deux filles, Omi et Rafaela. Son cabinet est dans sa maison, ce qui fait qu´elle peut travailler tout en s´occupant de sa plus jeune fille. La porte d´entrée est toujours grande ouverte, il y a dans la salle principale quelques cloisons en plastique coulissant qui délimitent la salle d´attente, qui est aussi le salon, du cabinet d´Anita. A droite, dissimulé derrière une autre cloison, il y a un bureau en bois, qui est aussi la table à manger. Les patients ne prennent des rendez-vous que lorsqu´ils ont besoin de venir un jour férié ou un dimanche. Autrement, ils arrivent souvent après la journée de travail. Le matin, le cabinet est souvent vide. Du reste, la salle d´attente sert plutôt à s´asseoir qu´à attendre, car même lorsqu´il y a un patient dans le cabinet, la porte reste toujours ouverte, et la famille vient à la porte pour assister à l´opération ou discuter. Parfois, c´est Rafaela qui vient s´asseoir avec sa mère qui soigne un patient dans le cabinet. Tout est ouvert, et il se peut que, de la cuisine, vous entendiez les gémissements d´un patient tout en buvant votre café.

L´âne et le café

On poursuit notre quête de logement dans le premier quartier de notre choix. La même femme qui nous a fait visiter un appartement nous reconnait et nous introduit chez tous ses voisins qui ont quelque chose à louer. En ressortant, elle me dit: "si tu viens habiter là et qu´on devient amies, je te ferais manger de l´âne". L´idée ne m´enchante pas réellement, mais par politesse, je lui souris gentiment. Ce jour là, on ne trouve rien non plus. Mais en rentrant je dis à José, bon, au moins, si on trouve quelque chose là-bas, j´aurais une amie qui me fera manger de l´âne. C´est un peu bizarre, mais bon... Il me répond que c´était une blague. "Personne ne mange de l´âne ici! Ca serait tellement bizarre pour nous aussi"... Je ne comprend pas l´humour équatorien. J´explique à José que c´est pas tellement facile de comprendre ça, étant donné qu´ils mangent aussi des cochons d´Inde. Pour moi, ça ne fait pas de différence. Enfin, c´est juste maintenant que ça me fait rire. Quelques jours plus tard, nous sommes allés manger en ville. Le serveur me demande si je veux un café américain, ou un café italien. Je lui demande qu´est-ce qu´un café américain. Il me répond: " c´est un café fait avec une machine". Là, je rigole, et lui dis "ah, bon?" car je me doute bien que c´est un café fait avec une machine. Après avoir commandé un café américain-fait-avec-une-machine, je dis fièrement à José que je commence à comprendre l´humour équatorien. "Mais quel humour? me dit- il. Je crois que le serveur était très sérieux quand il t´a dit ça". Je ne l´ai cru que quelques jours plus tard, au moment où j´ai commandé un café en ville, et où la serveuse a posé devant moi une tasse d´eau chaude et un pot de café liophilisé. Ici, c´est ça un café normal, et même, le café liophilisé coûte beaucoup plus cher que le café moulu qui est d´ailleurs un peu difficile à trouver. Au pays des caféiers, c´est Nescafé le roi.

Road movie pour un appartement

On est retourné dans le quartier de Reino de Quito. C´est plus fort que moi, il me faut des montagnes, et un peu d´air. José demande à deux femmes qui se réchauffent près d´un feu dans la rue s´il y a un appartement à louer. L´une d´elle nous propose d´aller visiter celui que son fils vient de rendre, et dont elle a encore les clés. C´est un très grand appartement avec deux ou trois chambres. En Equateur, pas de petites mesures. Les couples doivent se mettre à faire des enfants les uns à la suite des autres, car il n´y a pas d´intermédiaire entre une chambre et un appartement avec trois ou quatre chambres. L´appartement est carrelé partout, par terre, sur les murs, avec des couleurs allant du jaune au marron, en passant par le vert. Vous n´imaginez pas mon bonheur. Les équatoriens développent une passion immodérée pour le carrelage. Il en mettent partout, même sur les façades des maisons, sur les trottoirs. Moi aussi j´aime bien le carrelage, mais enfin, pas tellement en imitation faux-marbre bleu et marron, ni avec des légumes. Enfin, le fait que ce ne soit pas la propriétaire qui nous fasse visiter nous donne une idée des vrais prix. Entre temps, l´autre appartement qui nous plaisait bien a un peu augmenté. De dix dollars. Encore raisonnable, mais ça nous énerve un peu.

On tente notre chance dans un tout autre quatier de Quito, toujours en bordure de ville. A Guapullo, au Nord de la ville, à l´est. Là, on se met d´accord sur la technique suivante: José va de l´avant, demande, et visite tout seul. Il trouve un grand appartement à 100 dollars. Pas cher pour la taille, mais trop grand pour nous, il demande s´il y a plus petit. Avant que la propriétaire ne lui fasse visiter deux petites chambres, elle s´absente pour aller répondre à la voisine. José comprend que la voisine bien avisée vient la prévenir qu´il est avec une étrangère. Elle était penchée à la fenêtre quand on est arrivés. En revenant, elle lui demande: et de quel pays vient votre femme? De France? Ah... Combien ça fait les deux chambres, demande José. 80 Dollars, répond sans hésiter la propriétaire. A peine moins cher que l´appartement de quatre chambres! Décidément, je coûte vraiment très cher.