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27/03/2008

Mais qui a volé l´or des Incas?


 Nous avons regardé “Que tan lejo” un film équatorien remarquable, réalisé par (je retrouverais plus tard… ) Deux jeunes femmes, une espagnole et une équatorienne traversent ensemble l´Equateur, de Quito jusqu´à Cuenca. Road movie poétique, où se croisent des personnages de tous bords, avec un regard d´auto-dérision sur le pays tellement juste. On y trouve ce dialogue croustillant entre l´équatorienne et l´espagnole:

L´équatorienne: “Ah, non! ne compare pas ton pays avec le mien! Ton pays est le pays des voleurs de l´or des Incas!” (pensée qui représente assez bien le point de vue commun des équatoriens).

Sur quoi l´espagnole lui répond: “Je crois plutôt que ce sont tes ancêtres qui sont des voleurs! Les miens n´ont jamais quitté l´Espagne!”

Vérité tellement inacceptable pour les équatoriens, qui, sont tous prêts à se considérer comme des Incas lorsqu´il s´agit de l´or volé par les "espagnols", même en étant blanc, et en ayant une très grande majorité d´ancêtres hispaniques! En réalité une très grande partie des équatoriens n´accordent que peu d´ importance a la culture andine, et même  parfois lorsqu´ils sont de lignée indienne, sauf… lorsque ça les arrange! Si c´est l´Espagne qui a profité de l´or des Incas, il est vrai que les envahisseurs de l´Amérique ne sont pas les ancêtres des espagnols de l´Espagne actuelle, mais bel et bien les ancêtres des équatoriens! Et par ailleurs ces derniers sont, a de rares exceptions, tous les témoins d´un métissage entre espagnols et indiens, affiché de façon incontestable sur presque toutes les têtes, et si ce n´est pas sur les têtes, dans les noms de famille. On peut très bien être de culture indienne et avoir un nom de famille espagnol, et être de culture hispanique et porter un nom de famille quetchua.

Aussi, un  troisième personnage répond aux deux filles: “Ici ça ne veut plus rien dire être indien, ou blanc ou noir. Les indiens croient qu´ils sont indiens mais ils ne sont pas indiens, les blancs croient qu´ils sont blancs mais ils ne sont pas blancs, et même les noirs croient qu´ils sont noirs mais ne sont pas noirs!”

Le rêve du crapaud accoucheur


Je vous ai parlé des grenouilles balafon, qui chaque soir annoncent la tombée de la nuit avec des sons très beaux. Peut-être d´ailleurs que ce sont des crapauds? J´en ai vu un une seule fois. On aurait cru qu´il tombait du ciel, je l´ai vu atterrir de plus haut que ma tête jusqu´au sol. Il était minuscule. Gros comme la moitié de mon pouce.

Leur musique ressemble a celle du crapaud accoucheur de nos contrées, qu´on entend aussi la nuit. Dans un tout autre genre musical, et une toute autre langue, évidemment. Vous le connaissez sûrement. Il chante “Tuuuuut” puis un autre reprend a l´autre bout du chant “Touuuut”, et enfin tout l´orchestre reprend en multi-stéréo avec une infinité de voix pures et cristallines. Malheureusement, et pour une raison que j´ignore, les crapauds accoucheurs de mon village ont massivement disparu. Et leur chant avec. Je crois que c´est le chant de la grenouille balafon qui a réveillé le souvenir de celui du crapaud accoucheur. A tel point que j´en ai rêve cette nuit.

 J´explorais un bassin aquatique dans le jardin de mes amis. Et c´est la que j´aperçus une multitude de crapauds accoucheurs. Je les assommais de question: “Y en avait-il beaucoup? Combien? Depuis quand? Avaient-ils toujours été la?” Aussi je les suppliais de bien vouloir me laisser emporter un mâle et une femelle. Délicatement, en contenant ma joie autant que nécessaire pour ne pas écraser ces trésors, je sortais deux petits crapauds de leur refuge. Dans le creux de ma main, je portais l´espoir de la mission que je m´étais donnée, que je trouvais d´une importance capitale pour la culture et l´humanité entière: réintroduire le crapaud accoucheur partout où sa disparition avait été remarquée.

 

12/03/2008

Les rues de Quito

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La montagne qui aimantait les nuages

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Nous avons vue sur une montagne qui nous dépasse de peut-etre deux cent metres. Tous les jours, a midi, des nuages provenant de l´ouest commencent a s´y agglutiner. A quatorze heures precises, c´est l´embouteillage. Toujours plus nombreux, ils stagnent sur cette montagne, mais curieusement pas sur les autres autour. Ils l´enveloppent d´une boule de coton blanc-gris jusqu´a sa disparition totale et magique, souvent jusqu´au lendemain matin.

 1131481278.jpg         Fin du quart d´heure poésie.

 
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Après quatorze heures, c´est la pluie, quotidienne, elle aussi. La première semaine, la pluie a rempli un seau entier devant la maison. Je ne sais pas qui racontait “l´Equateur, c´est le paradis” et encore “l´Equateur, c´est le pays du printemps éternel”, moi je dirais: “l´Equateur, c´est peut-être le paradis, mais QUAND IL NE PLEUT PAS”. C´est Nantes en pire. Peut-être même l´automne en Ecosse. Parait-il que c´est pas normal. Que c´est une vague de froid qui arrive une fois tous les quatre ans. C´est vrai, Février, c´est la saison des pluies, jusqu´en Mars. Mais normalement, il ne pleut pas autant et il ne fait pas si froid. A cette température, nous, on chauffe les maisons, mais ici, il n´y a pas de chauffage. Bein oui, puisque normalement, c´est le paradis… On savait le sud de la ville plus froid, mais pas a ce point, et encore plus notre quartier perché qui attire les nuages comme la foudre. On dort habillés comme des bonshommes de neige. Hum. Quelle chance de profiter de cette période très exceptionnelle.

La maison, a moitié enterrée est très humide. Aussi, les équatoriens ont cette manie agaçante de ne jurer que par le béton. J´ai même vu une usine Lafarge à Quito! Tout le monde, à part les équatoriens, sait que le béton n´est pas un matériau respirant et que par conséquent, s´il y a de l´humidité, elle stagne forcément. Donc tout le monde s´étonne de l´humidité des maison. Aussi, la tres grande majorité est capable de faire les mêmes conneries que tout le monde faisait en France après 1950, raser massivement les maisons des ancêtres, avec une architecture adaptée au climat pour construire le style de maisons dont vous trouverez des reproductions dans l´album “architecture à Quito”. C´est rigolo, kitsch et plein de couleurs, mais ça vaut rien. J´en témoigne par mon expérience pratique. Pour eux, une maison en terre, c´est une maison de pauvres qui n´ont pas les moyens de s´offrir du béton. José parle parfois de travailler dans le patrimoine. Il bénéficie de ma part de mes encouragements les plus exaltés pour ce projet.