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10/02/2008

Balade

Aujourd´hui, José en est à son deuxième jour de conférence sur "la santé interculturelle et traditionelle" ou quelque chose comme ça. Ca le blase carrément. C´est un grand colloque organisé par un indien qui cherche à s´attirer les bonnes grâces du président. Et comme le président est en train de remanier les figurants politiques de fond en comble, c´est le bon moment de faire des pieds et des mains. Mais José a presque éte absent pendant un an de tous les mouvements culturels, et il a envie de prendre des nouvelles. Aussi, il a été invité à faire une intervention hier, mais il préfère la garder pour la fin. Il est très tenté de faire son intervention en quetchua, sachant qu´une très grande majorité des indiens et des métisses qui font de grands discours sur les traditions indiennes, et qui sont là-bas, ne parlent même pas cette langue... Mais ça, c´est pour demain.

Enfin, en ce qui me concerne, je ne vais pas rester plantée là. Ja pars le matin et traverse le marché de le rue Toacaso, avec ses piles de têtes et pieds de cochons, de tomates, de bananes, ses vendeurs ambulants, et les petites bonnes femmes à la tête aussi rondes que les gros fruits de leurs étalages. Grande aventure, je décide de prendre le bus. Ca a l´air de rien comme ça, mais je vous rappelle: pas d´arrêt de bus, pas de plans des lignes dans une ville de 2 millions d´habitants. Imaginez-vous à Lyon, parlant 7 mots et demi de français, en train de scruter sur tous les bus le nom qu´on vous a donné, au milieu des cinq ou six écrits sur le devant, en espérant très fort que votre bus ne se mette pas à doubler celui de devant, pour passer ainsi sur la file de voitures opposée... tout est possible. Pour aller dans le centre, on m´aiguille bien, et j´arrive tranquillement dans le centre historique. Je sillone de fond en comble un périmètre que je ne saurais vous situer. Je reste dans les rues. Il y a plein d´églises, mais l´architecture, trop baroque à mon goût, me dissuade d´une quelquonque visite. Je vais manger el "almuerzos", j´ai appris que ça signifie en quelque sorte le plat du jour (et littéralement déjeuner), mais surtout un repas très correct, allant de 1 à 2 dollars. On aurait tort de faire les difficile à ce prix là, surtout que le plus cher que j´ai payé (à 2 dollars) était aussi le moins bon: une mauvaise immitation de nourriture européenne. Autrement j´ai toujours très bien mangé ainsi, n´importe où. Dans l´après-midi, je me perds dans un très grand marché couvert avec de minuscules allées remplies de haut en bas avec des chaussures, de l´électroménager, des articles asiatiques, et ressort à l´autre bout. Je prend un verre de jus de narancilla et me repose devant le stand. Trois petits garçons aux mains noires comme des ramoneurs comptents des petites pièces de monnaies. Ils ont des petites boites en bois pendues à leurs côtés, avec quelques pots à l´intérieur. Puis ils se lèvent et  se dispersent au milieu des passants: ce sont des cireurs de chaussures.

Plus loin, sur une grande place, des marchandes de verres remplis de gélatine rouge se désespèrent de ne rien vendre. Une indienne assise sur les marches d´un escalier vend des tickets de loterie. Il y a encore des petits cireurs de chaussures. L´un deux, qui n´a pas dix ans, sort de sa poche, avec ses petites mains noires, une sucette rouge. Ils discutent et jouent, et de temps en temps se lèvent pour chercher des clients. Une petite fille avec un gros tas de lunettes de soleil les rejoint. Il s´amusent à faire rentrer une bille dans le trou d´une plaque de ciment, et parfois rajoutent des petites pièces dans le trou. Je me demande qui sont les enfants les moins épanouis: ceux qui cirent des chaussures ou ceux qui, au même âge, ne connaissent que la lumière des pixels de leur ordinateur?

Je passe toute l´après-midi dans le même quartier. Vers quatre heures je commence à m´inquiéter de trouver un bus. Je me mets sur le passage et guette "24 del Mayo", que j´ai pris en sens inverse, mais je ne suis pas sûre d´être sur la bonne voie, alors je vais demander à des agents de police. Le premier me parle en espagnol tellement vite que je ne comprend rien, la seconde me parle en anglais tellement vite que je ne comprends rien non plus. Alors je retourne attendre sur le passage des bus, et demande à tous les crieurs debouts à la porte: "La Gatosa?", sans succès. Enfin, un me dit que le bus que je cherche est devant, au bout de la rue, deux bus plus loin. Ca me paraît tellement loin que je décide d´attendre le suivant. Mais sans cesse il me regarde et me montre le bus devant, si bien que je me sens obligée d´essayer de le rattraper. Je marche tellement tranquillement, que le chauffeur me fait signe de monter. Je ne comprend rien à ce qu´ils me disent, ni le crieur, ni le chauffeur. Enfin, le bus va lui aussi tellement lentement à cause des embouteillages que je vois bien qu´on ne va pas le rattraper, alors je descend et me met à courrir. L´autre bus ne va pas vite mais il a de l´avance. Je cours tout le long d´une rue sans parvenir à le rattraper. Aussi, il y a tellement de pollution que c´est suffocant de courrir ainsi. Je suis le bus en tournant à droite le long d´une interminable rue qui monte tellement que je m´épuise rapidement. Le bus est éjà loin. Enfin, il s´arrête, et je conjugue tous mes efforts pour arriver à hauteur de la porte. J´ai tellement courru, en abusant clairement de la fumée noires des gaz d´échappement des voitures, que le chauffeur ne me comprend pas, et je répète: "La Ga- to-ssa?". Il me regarde et fais non en secouant la tête. Non? Alors je me suis peut-être trompée, je lui montre le bus de devant, mais il continue à me dire non. Je décide de bifurquer à droite le plus rapidement possible, loin de cette exaspérante rangée de bus. Je vais prendre un taxi, ça m´agasse, mais c´est comme ça. Un chauffeur, qui me prend pour une russe, s´arrête rapidement. Tout le lond du trajet il répète en riant. "Francia, Francia!" et essaye d´énumérer tous les français qu´il connaît: Platini? Si! Napoleoni? Marco Polo? Plus tard, j´apprendrais que le nom du quartier où nous sommes n´est pas la Gatosa, mais La Mena, ce qui me rendra considérablement service pour voyager en bus.

Au final, Anita n´ était pas chez elle, et José a fini par me récupérer dans un cyber-café pour m´enmener chez un ami à lui, un indien, marié avec une indienne, avec qui il travaille sur l´intervention du colloque qu´il va faire le lendemain. L´accueil est un peu froid, car voyez-vous, tous les militants des mouvements indigènes ont une très nette tendance à ne pas aimer les européens, et je crois notament s´ils sont en couple avec un indien. José m´avait bien prévenue, du coup ça me passe par dessus la tête, et je trouve même ça totalement risible. La femme de son ami, a, de visu l´air bien métissé... Enfin, expliquez-moi l´intérêt de faire des grand discours et des grands rassemblements indigènes pour faire l´apologie d´une tradition soit-disant si harmonieuse, si riche, alors que la plupart des indiens sont racistes et pleins de préjugés? Mais c´est toujours pareil, c´est tellement plus simple de chercher les problèmes à l´extérieur, et encore plus simple à l´étranger, ça évite de se regarder le nombril. Pourtant la femme de son ami, ayant un projet d´illustration, voulait me rencontrer. Elle lui a dit, "bon, je suis un peu raciste, mais quand même, je voudrais bien parler de mon projet avec elle, car je n´y connais rien dans ce domaine". J´ai dit à josé de lui dire qu´elle ne s´ínquiète pas, moi aussi je suis raciste avec les indiens arrogants qui croient détenir la sagesse du monde. Ca peut être un bon départ.

08/02/2008

Le discobus

Retour de Guapulo, autre quartier de Quito où nous avons cherché un logement, avec Anita et sa fille Rafaela. D´abord, on prend un mini-bus bus pirate, et puis un autre bus normal. C´est dimanche, on travaille en famille. Aux còtés du chauffeur une fille de dix ans trône sur un seau blanc en plastique. Le crieur du bus, qui se penche par la porte pour crier la destination aux passants stationnés sur le bord de la route, c´est le fils. Le chauffeur s´arrête, la petite fille descend et court s´acheter une glace chez Gus, une grande chaîne équatorienne de poulets grillés, puis remonte s´asseoir à côté de son père. Rafaela, qui a deux ans et demi se fait la voix dans le bus et commence à discuter, puis draguer Antonio, le fils du chauffeur. "Antonio, tu me pones contentaaaa!" Antonio, tu me rends heureuse!

La fille du chauffeur sort ses lunettes de star et commence à se dandiner sur "Il était une fois dans l´Ouest" remixé version électro, puis elle se tourne face aux passagers et commence à improviser une chorégraphie. Elle change de lunettes et demande à José qui la photographie, s´il veut la photographier sans les lunettes. Bientôt Rafaela la rejoint dans l´allée, la fille lui prête une paire de lunettes de soleil et elles dansent toutes les deux. Rafaela a un déhanché déjà très élégant. Pour parfaire l´ambiance, le chauffeur fait clignoter la lumière intérieure du bus et monte le volume. Il fait déjà nuit, c´est six heures passées.

30/01/2008

Où il coûte plus cher d´être une gringa. Gringolandia

Où il coûte plus cher d´être une gringa

Nous partons avec Anita à la recherche d´un appartement pour José et moi. Au début, ça n´est pas compliqué, il suffit de se promener et chercher une petite pancarte où on peut lire "se arriende un appartimiento". On en a visité deux ce matins, un à 100 dollar, un autre à 130, mais aucun nous a plu. De fil en aiguille, nous avons trouvé une autre annonce dans une rue qui nous plaisait, tranquille. Il se loue 100 dollars, mais les propriétaires reviennent seulement le soir, à 19 heures. On regarde, il est tout en haut de la maison au 3ème étage. De là on voit seulement la terrasse, et on sent que ça sera bien là-haut. Après une balade dans le quartier qu´on appelle Gringolandia, on revient  vers huit heures. Le propriétaire nous fait la visite. Il y a une grande terrasse, et rien au dessus de l´appartement. Le sol est en parquet dans toutes les pièces, il y a un salon, une cuisine et deux chambres, avec des grandes fenêtres de tous les côtés. Ca nous plaît énormément, pour vivre et faire un atelier, c´est parfait. Seulement, quand on lui redemande le prix, il est soudainement passé à 150 dollars ¡ De quoi nous décourager. Après négociations, José l´obtient à 130, mais le propriétaire dit qu´il ne fera pas moins. Il nous dit que c´est avec l´eau, l´électricité, la sécurité, ect. Après renseignements, on apprendra qu´ici, ça ne coûte presque rien l´eau et l´ électricité. Enfin, en Equateur, c´est une tradition de monter les prix, pour ensuite les redescendre, mais les redescendre jusqu´au prix normal. Mais là, ce qui me fait tout drôle, c´est que l´augmentation n´a pas d´autre raison que le fait que je sois... une gringa. Ca m´ énerve, mais c´ est comme ça. J´ai soudain une vague idée de ce que ça peut faire d´avoir la peau mate, de ne pas parler bien le français et chercher un logement en France. Et aussi d´avoir la peau blanche, ne pas parler bien l´espagnol et chercher un appartement en Equateur.

 

Gringolandia 

Au bord d´un boulevard bruyant, les bus défilent avec des noms de destinations inconnues avec des centaines de voitures . Il faut agiter un bras de haut en bas, et courrir très vite, car les bus rallentissent à peine, des fois même pas, et monter le plus rapidememt possible. Aussi, le bus vous prends n´importe où, et vous lâche également n´importe tout, par exemple au milieu de quatre voies de voitures. Aujourd´hui il pleut à Quito, et aussi un peu dans le bus. Traversée de la ville du sud au nord, défilé des quartiers les plus populaires aux plus riches, on s´approche de Gringolandia. Le quartier des touristes occidentaux et nord-américains. Et là, plus rien n´indique qu´on est en Equateur. On dirait l´Europe, mais dans les années soixante-dix à cause des immeubles à l´architecture un peu désuette.

On s´arrête dans un café de jus de fruits, de toutes les couleurs, vert pomme, rose fushia, et des fruits partout. José me fait une explication détaillée de tous les fruits que je ne connais pas: naranjilla, guanabana, tomates d´arbre. Au final, je lui demande de choisir pour moi. José me dit que maintenant il me comprends. En France, c´est toujours moi qui me plonge dans d´interminables explications pour qu´à la fin, josé me dise "Choisis, toi". Evidemment, c´est un peu décevant.

Mais ne cherchez pas à Quito le quartier de Gringolandia, c´est le nom que José lui donne à cause des très nombreux touristes concentrés là-bas. La quartier s´appelle Mariscal.

 

 

Quito, La cabaña de Papa Segundo, les chiens et la laitière

 Arrivée à Quito

Aéroport de Quito. Aterrissage en plein centre ville. On monte dans un taxi jaune d´oeuf, couleur de tous les taxis de Quito, me précise José. Pas de ceintures, ça sera un peu plus sportif encore et c´est parti. José me montre une grande maison verte juste en face de l´aéroport, c´est celle où vit son père.  Et au coin de la rue qui suit, il me crie : regarde, regarde, c´est lui mon père ¡ Je me colle à la fenêtre, pas moins impressionée qu´une poule ayant trouvé un couteau par l´indien aux longs cheveux très blancs qui se tient prêt à traverser la route. Le papa de José.

Le taxi claxonne très sereinement à tout va, comme il se doit. Le slalome est de rigueur dans chaque rue de la ville. José prend quelques nouvelles de la politique auprès du chauffeur qui soupire "le pays va mal, mal..." Le président veut rendre obligatoire la déclaration des revenus, et donc les impôts, pour les personnes gagnant plus de 7000 dollars par ans. Somme considérable pour un équatorien (le salaire d'un employé est de 150 dollars mensuels ). Il dit que le gouvernement doit d´abord construire des écoles et des hôpitaux, et ensuite il veut bien payer. Car, poursuit-il, ce sont les riches qui font tout dans ce pays. Pour lui, la politique de Correa, qui voudrait réduire les fossés sociaux, fait courrir le pays à sa perte. L´ avocat de Correa vient d´être assassiné il y a quelques jours. Les propositions qu´a reçues José de travailler au ministère de la culture finissent de le laisser hésitant.


 Las cabañas de Papa Segundo 

Après notre arrivée chez Anita, à Gataso, quartier populaire du Sud de la ville, première expédition pour manger. Il y a des petits magasins partout, et on trouve de tout partout. Mais José rêve d´une " sopita ", la soupe équatorienne avec mille choses dedans. On croise une petite chèvre qui broute tranquillement devant une maison, et au bout de la rue, on s´arrête devant une grande cabane en bois, La Cabaña de Papa Segundo. José demande au patron, un indien aux cheveux courts d´environ 60 ans, ce qu´il peut servir, en précisant que c´est mon premier jour ici. A ce que je comprend la réponse est à peu près " rien de bon pour elle ici" et il nous indique une autre adresse où je pourrais manger des choses qui me plairont. Mais la cabane me plaît tellement, que j´insiste pour rester. On s´attable devant le rouleau de câbles électriques en bois qui nous sert de table et Papa Segundo part nous préparer qulque chose de "pas trop indien". En attendant, il nous pose sur la table une calebasse de chicha, la boisson fermentée traditionnelle des indiens, où flotte une petite calebasse pour boire. On en prend un peu, mais avant de boire, on offre la chicha à Pachamama, c´est à dire la Terre, en versant un peu de boisson par terre. Devant nous, une femme discute assise à l´arrière d´un pick-up avec deux hommes, qui boivent aussi de la chicha. Dans la rue, deux cantonniers construisent un trottoir. Un petit garçon joue à côté d´eux, sans doute le fils de l´ouvrier. On se rend compte que le deuxième ouvrier est une femme. Peut-être est-ce la famille entière? Au moins, pas de souci de baby-sitting et de crèche ici ¡ Papa Segundo nous amène un plat de chocho tostado, du maïs grillé avec des fèves blanches, et de l´avocat. C´est délicieux. Je suis épatée qu´un home de cet âge cuisine aussi bien. Il précise à José qu´habituellement, le plat se sert dans un plat en terre, mais puisque je suis une gringa, il a sorti une assiette en porcelaine ¡ Il demande à José s´il est ingénieur ou informaticien, enfin, que fait-il donc de prestigieux pour avoir attrapé una gringa? José répond, " Non, je fais rien de spécial, je fais de tout, et elle m´ aime comme ça". Là, il a l´air carrément impressionné, et je crois que je viens de gagner la grâce divine. "Vaya con Dios" me dit-il en signant une croix devant moi. Comme quoi, Pachamama et le Bon Dieu font bon ménage chez Papa Segundo ¡
José a toujours envie de sopita, alors on s´apprête à s´en aller, mais Papa Segundo nous dit que pour trois dollars, il nous fait aussi la sopita. Et on le regrettera pas. La sopita est délicieuse, avec deux ou trois viandes différentes, de l´avocat, des oignons, du coriandre frais. Par dessus le marché, il m´offre une petite assiette de riz avec du porc, qui se mange après la soupe. Au bout de la rue, une montagne surplombe à quelques kilomètres de là. Quito est entourée de belles montagnes rondes, hautes et très vertes. Les dernières maisons de la ville viennent s´ échouer à leurs pieds.

Deuxième tour de taxi 

Anita qui vient juste d´enménager dans la maison où elle nous accueille, nous précise qu´elle n´a pas encore eu le temps d´acheter un matelas pour notre lit. Elle nous enmène en taxi pour en acheter un maintenant. On se pose devant la maison et on fait des grands signes à tous les taxis qui passent. Là, je comprends que le premier chauffeur était hyper zen en voiture. Après six mois passés en France, José comprend qu´il commencait à s´habituer à une conduite un peu plus rectiligne, mais à Quito, ça serait pas très agréable de conduire comme ça.

José pose encore la même question au chauffeur "Comment va le pays?". Celui-ci fait des éloges de Correa, tout va mieux. Il est content de la loi sur la déclaration des revenus, parceque les riches vont enfin payer des impôts. Et si le chauffeur de taxi de l´aéroport n´est pas content, dit-il, c´est normal, car être chauffeur de taxi à l´aéroport, c´est une place en or.

Les chiens de Quito et la laitière

Le hurlement d'un chien qui vient de se faire taper par une voiture à côté du cyber-café où j'écris en ce moment me sort brutalement de l´écran... C´est comme ça ici, il y a des chiens partout partout. Ils vivent dans la rue, sur les terrasses des maisons, glanent de la nourriture sur les trottoirs et dans les terrains vagues, dorment roulés en boule au bord de boulevards pas moins bruyant que la Canebière. Hier, un petit garçon de trois ans, donnait un gros biberon à trois chiots minuscules devant chez lui, sur le trottoir. "Lui veut pas têter" nous a t-il dit en levant les yeux vers nous, alors qu´un des chiots lâchait la tétine qui arrosait le trottoir.

Un peu plus tard, s´ arrête un pick-up avec une femme à l´arrière et pleins de gros bidons de lait, la voiture  claxonne et la jeune femme du cyber-café sort pour acheter du lait dans un sac en plastique. Le lendemaim, José me sort de cette poésie qui me ramenait au doux souvenir des boulangers ambulants ou des bidons de lait tout frais de chez Pierre... en disant que tu peux acheter du lait comme ça seulement si tu connais bien le vendeur, autrement, on te rajoute de l´eau avec ¡