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02/03/2008

Musee de la banque centrale, musee d or et de sculpures incas

934964669.JPGIl n y a rien à dire, je vous laisse faire la visite avec l´album photo correspondant. Pour moi, c´est une magnifique découverte que les sculpures incas. Je suis super fière des photos parce que j´ai réussi à en prendre 67 alors que c´est interdit. Mais je ne comprends pas comment c´est possible qu´une banque soit propriétaire de tant de trésors. Il y a des sculpures qui ressemblent à des boudhas, d´autres qui font vraiment penser aux dragons chinois.

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Histoires de bus

 J´ai vu défiler dans les bus des vendeurs de journaux, de papier essuie-tout, de chips de patates et de bananes, de caramels, de glaces, de gâteaux et de pinces a cheveux et de poudre magique pour se nettoyer le corps par un suppose étudiant en médecine. Dans le trolleybus, on a entendu un aveugle chantant "Eraaa, come la primaveraaa", que je connais de la bouche de José. Il était un peu gros, avait une belle voix et passait dans l´allée avec un magnétophone qui l accompagnait. On a aussi vu une jeune colombienne avec un bébé qui faisait la manche. Mais la manche, ca ne marche pas très fort, sauf si la personne parle bien, et encore. Il n y a pas beaucoup de gens qui font la manche comme ca, tous ceux qui arpentent les transports en commun ont toujours quelque chose à vendre. C´est pratique, on peut faire ses courses pendant les trajets, et manger si on a faim. Les parisiens devraient y songer, avec tout le temps qu’ils passent dans le métro. Les chauffeurs de bus ne refusent jamais l´entrée a un vendeur ambulant. Mais ça, ça serait difficile en France, non ?

 Aussi, les vendeurs des bus parlent parfois des raisons qui les amènent ici. Un jour, en fin d après-midi, le long de l´avenue Mariscal Sucre, qui traverse la ville du nord au sud, un homme est monté dans le bus avec un petit garçon qu’ il tenait d un bras, et dont on ne en voyait que le dos. Il parlait fort, avait des yeux bleus, et postillonnait beaucoup car il lui manquait cinq ou six dent à la mâchoire du bas. Il s´est retourné pour parler du garçon qui, je suppose était son fils a cause des mêmes yeux bleus, en disant « este creatura, blablablabla »… Le petit garçon qui paraissait avoir 6 ans, suçait tranquillement une glace en bâtonnet, et a salué tout le bus avec une figure angélique au moment ou son père parlait de lui. Le bus était en train de passer les rues les plus escarpées de Quito, comparables au col du Puy-Mari, à une allure pas tellement adaptée à la situation. Aussi l´homme qui n´avait qu’une main pour se tenir avait beaucoup de mal à garder son équilibre. Il avançait, reculait, et enfin essayait de s´attraper de sa main libre à une barre de l´allée tout en tenant le garçon de l´autre. Mais la barre était déboitée, et une autre fois il perdit son équilibre. A nouveau il reculait, avançait, et encore attrapait cette barre mal fixée et encore perdait son équilibre. Pendant tout ce manège, il parlait, de ce que j´ai compris, de la mère de l´enfant, de drogue, d´hôpital, et toujours de « este creatura », tout en montrant son fils, en ponctuant son intervention de nombreux « gracias a Dios » en levant les yeux au ciel, puis a montré les fesses de l´enfant en parlant d´incontinence. Les gens du bus étaient très attentifs à cette longue histoire, et commençaient à lui acheter un paquet par-ci, un paquet par-là, de ce qui me semblait être des sacs poubelle. Ca marchait bien. Il en vendait un ou deux, puis continuait à parler en disant « grâce a votre aide », et « grâce à Dieu » et beaucoup d´autres choses que je ne comprenais pas. Pendant ce temps, j´ai remarque une femme assise a cote du monsieur qui parlait, qui brusquement s´était retournée vers lui et l enfant: la glace du petit lui dégoulinait dessus. Mais le père, ayant le dos tourné, ne le voyait pas, et l´enfant continuait de sucer sa glace fondante avec enthousiasme.
En sortant, le père s´est retourné une nouvelle fois, et l´enfant a salué l´assemblée du bus en faisant claquer une petite bise dans l´air. La femme qui était assise devant moi, émue, a donne une pièce au père en refusant les sacs en plastique. A peine descendus, les passagers faisaient encore des commentaires, de ce que j interprétais comme « Vous vous rendez compte … »
Immédiatement, un noir leur a succédé. Il est monté avec un pot en plastique dont il faisait goûter le contenu à chaque passager qui en voulait bien: des petites boulettes noires, vraisemblablement artisanales. Il s´est appuyée sur  une barre de l´allée centrale. La barre s´est déboitée et lui a fait perdre son équilibre. D´un geste sur et énergique, il l´a remise en place, et a continué sa tournée.

 Un autre jour, en allant au musée Inti Nan, un peu au nord de Quito, Jose m´a traduit l´histoire suivante qu’un homme, à qui il manquait un bras racontait aux passagers du bus.
« Mesdames et messieurs, je vous remercie de me consacrer un peu de temps. Il se trouve qu’avant, de ma vie, jamais je ne montais dans un bus. Même pas en tant que passager. J´avais une voiture, je gagnais bien ma vie: j étais médecin dans un hôpital. Aussi, j´avais deux bras. Apres mon accident, l´assurance ne m´a jamais rien payé. Mais la vie est ainsi, et autour hui, je vends des bonbons. J´ai des bonbons a la menthe, au melon, au citron, à la narancilla. Cinq pour vingt-cinq centimes. Voulez-vous des bonbons ? »

20:58 Publié dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (0)

Parole de chamane

En se promenant près du centre Mariscal, on s´arrête dans un tout petit restaurant avec deux tables pour manger et boire. Il se met à pleuvoir fort. A l´intérieur la radio diffuse une émission où les gens appellent en direct pour demander des conseils à un chamane. Un homme appelle et expose le problème suivant :

« Je suis ferronnier de métier, j´ai même une grande entreprise, mais depuis quelque temps, les affaires ne marchent plus. Je n ai presque plus de clients et je ne peux plus vivre comme ca. Je n ai plus d argent. Mais un ami me propose un travail dans un garage. Ca n est pas du tout mon métier, et je n y connais rien. Que dois-je faire. Dois-je accepter ce travail ? »

Sur quoi le chamane répond:
« Oui, bien sur que oui. On ne peut pas passer son temps à attendre le travail et ne rien faire. Il faut réagir, et accepter cette opportunité. Commencez le travail le plus rapidement possible et vous pourrez à nouveau gagner de l argent. Mais une fois que vous aurez commencé à travailler, revenez très vite me voir, et je vous dirais qui vous a fait de la sorcellerie. »

19/02/2008

La maison

 

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Nous avons fini par louer une maison à un prix très raisonable dans le quartier de Reino de Quito. La maison est très (trop) grande pour nous, mais nous avons compris qu´il fallait prendre une décision rapidement, pour ne pas laisser trop le temps de réfléchir aux propriétaires. C´est un quartier tranquille et perché, balayé par le vent du nord qui le rend sensiblement plus froid que Quito. Nous avons une belle vue sur les montagnes malgré les barreaux aux fenêtres qui sont de rigueur dans toute la ville. Il y a beaucoup de maisons vides dans le quartier, car beaucoup de gens construisent des maisons pour les louer. Mais les maisons se construisent petit à petit, et sans crédit bancaire, ce qui fait que personne ne tient l´obligation de louer ensuite sa maison. Si elle se loue tant mieux, sinon tant pis. 

Vers cinq ou six heures de l´après- midi, les grenouilles que j´appelle les grenouilles balafon à cause de leur cri semblable aux notes les plus aigües de l´instrument, annoncent la nuit. En face de chez nous, vit sur le toit en terrasse de la maison voisine, un gros coq blanc qui passe ses journées à se percher sur le mur, toujours au même endroit. En arrivant, j´ai trouvé un petit air d´Austalie à ces montagnes, sans savoir pourquoi. C´est une feuille d´eucalyptus tombée par terre qui m´a donné la réponse. L´eucalyptus a malencontreusement été introduit en Equateur afin de pouvoir reboiser rapidement les forêts, au point de faire périr un très grand nombre d´espèces locales, désormais quasi inexistantes dans la périphérie de Quito, et ailleurs je ne sais pas. Heureusement l´eucalyptus n´a pas envahi la fôret amazonienne, qui a par ailleurs beucoup d´autres envahisseurs.